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Les
leçons d'une conversion
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La
conversion du jeune pianiste garde toute sa force d'attraction pour
tant d'âmes prisonnières de leurs passions et de leurs fautes.
Rarement, dans la vie des convertis, les années qui précèdent l'heure
de la grâce ont été plus sombres et désespérées que celles d'Hermann
Cohen. A vingt-six ans, sa vie semble irrémédiablement corrompue et
brisée par l'orgueil, la sensualité, le démon du jeu. Quand on
recherche dans la vie d'Hermann les influences et les préparations
lointaines qui auraient pu le rapprocher de l'Eglise, mis à part les
ardentes aspirations de l'enfance et un certain "tourment de Dieu"
propre aux artistes, on ne trouve rien : du vide et de la désespérance.
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Que
de jeunes découragés, que de personnes trahies, délaissées ou souffrant
de la solitude pourraient se reconnaître dans la vie du jeune pianiste
blasé et pourtant perpétuellement insatisfait. La grâce de Dieu
conserve alors ses droits et se réserve d'intervenir à l'heure qui lui
plaît, souvent au plus profond de l'abîme ou au bord du précipice.
Le
jeune Hermann a fait cette expérience d'un retournement total de sa
personnalité, à l'école de l'adoration eucharistique. La conversion
n'est pas un simple passage de l'incroyance à la foi. C'est
un
renouvellement complet de l'homme intérieur. La conversion n'est pas un
"instant", c'est l'oeuvre de tous les instants de notre vie, à travers
le déploiement des grâces baptismales. Elle n'est jamais achevée. C'est
un don de Dieu pour son Eglise.
Comme
tous les convertis,
Hermann Cohen est saisi par le Christ, transformé et renouvelé en son
amour. Par la suite il comprend et nous redit inlassablement que Jésus
nous attend dans le sacrement de l'Eucharistie pour se révéler et se
donner à nous.
Au
lendemain de sa conversion, l'homme désabusé
et trompé qui souffrait de n'avoir plus été un enfant depuis l'âge de
douze ans, cet homme-là se trouve une âme d'enfant : simple, docile,
émerveillée. Avide de s'instruire des vérités chrétiennes, il découvre
progressivement la beauté de l'Eglise et consacre le reste de sa vie à
en rendre témoignage en tant que religieux contemplatif. |
C'est à
tout cet itinéraire spirituel - l'itinéraire de l'homme vers Dieu - que
nous convie le Père Augustin-Marie du Très-Saint-Sacrement, à travers
notre commune vocation au bonheur :
"Il
y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez pas. J'ai connu,
j'ai aimé le monde, nul n'y goûte le bonheur. Pour le trouver, j'ai
parcouru les villes et les royaumes, j'ai traversé les mers, je l'ai
cherché dans les spectacles grandioses de la nature, je l'ai cherché
dans les bals, dans les salons, dans les festins somptueux, dans les
jouissances que procurent l'or, dans une ambition démesurée, dans la
foi d'un ami. Enfin, où ne l'ai-je pas cherché ? Je ne l'ai trouvé
nulle part. Et vous, l'avez-vous trouvé ce bonheur ? Ne vous
manque-t-il pas ? Où es-tu donc, bonheur ? Dis-moi où tu es, je te
sacrifierai tout : santé, fortune, jours de ma vie, tout pour toi !
Comment
se fait-il que tous étant nés pour le bonheur, si peu le possèdent ?
C'est que nous sommes trompés dans nos recherches, par de fausses
lueurs... Enfin, je l'ai trouvé, moi; et depuis cette découverte, je
surabonde de joie; je vous supplie de partager avec moi ce trop-plein
qui m'inonde, mais laissez-moi vous dire où je l'ai trouvé. Le bonheur
de l'âme (...) c'est l'infini, c'est Dieu. Oui, il faut l'infini à un
coeur insatiable, l'infini qui lui fait goûter des joies plus
délicieuses que tous les plaisirs, qui l'élève à des grandeurs
surmontant toutes les élévations."
(Père
Augustin-Marie, sermon sur le bonheur)
Pour en
savoir plus :
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